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Le TGV Autonome, rêve ou réalité ?

Le monde du transport connaît des changements sans précédent, avec l’arrivée du tout numérique comme l’apparition du Big Data, la blockchain… Les sociétés du monde du transport doivent alors s’adapter et utiliser ces nouvelles technologies pour comprendre leurs clients et leurs habitudes, et ainsi développer une expérience client d’exception. La SNCF, acteur majeur du transport ferré, ne déroge pas à la règle. Avec l’ouverture à la concurrence qui commencera dès la fin 2019, la SNCF doit faire preuve d’innovation pour se différencier de ses concurrents.

Pour ce faire, l’entreprise lance le pari fou de développer des trains autonomes.

Des enjeux économiques forts

En plus d’être un bijou de modernité et d’innovation, la SNCF fait part de son ambition en se fixant un planning ambitieux. En effet, ce n’est que dans deux ans, en 2019, que les premières expérimentations commenceront. Le géant du transport compte bien lancer son premier train de Fret télécommandé. Ainsi, nous aurons la possibilité de voir le premier train de Fret « drone ».

En 2021, suite à ces expérimentations, la SNCF compte faire circuler les premiers trains autonomes dans des zones dégagées. Pour ce faire, ces tests seront effectués, grâce à des TER et des trains de Fret, vers les centres de maintenance. Ces centres sont des zones semi-fermées, permettant ainsi de tester le train semi-autonome dans des « zones idéales ». En effet, ces dernières vont permettre de tester le train semi-autonome sous deux conditions, en zone fermée (sans obstacles) et en zone ouverte (avec possibilité d’obstacles), tout en étant strictement réservées au personnel du groupe.

Le cap sera passé en 2022 avec Eole, projet de prolongement vers l’ouest parisien du RER E. Ce train sera semi-autonome entre Nanterre et Rosa-Parks. Ce projet, permettra d’ouvrir au grand public le train semi-autonome. Et c’est en 2023 que ce train semi-autonome devrait se généraliser sur les lignes les plus denses, ainsi permettant de fluidifier le trafic.

Les raisons d’une telle avancée technologique sont multiples. Tout d’abord, la marque consolide sa renommée car elle sera la première à faire circuler des trains autonomes en France. Les métros autonomes ne sont pas considérés comme tel, car ils circulent dans des zones closes.

Le second et principale enjeu est l’enjeu économique. Faire circuler des trains autonomes permettrait d’augmenter le nombre de trains sur les rails et donc ainsi de fluidifier le trafic. Par exemple, la ligne Paris-Lyon est très dense et fait face à des problèmes récurrents. Les trains autonomes permettraient de faire circuler 25% de trains de plus sur cette ligne. La possibilité de mieux utiliser l’existant est alors une réalité.

Cependant, comment ce projet va-t-il devenir une réalité ?

 

Des nombreux défis à surmonter

Une des premières difficultés à surmonter sont les obstacles. En effet, le TGV circule sur des rails qui sont en plein air. Il est donc possible que des obstacles apparaissent à tout moment. C’est pour cela que la SNCF, en partenariat avec Alstom et l’Institut de Recherche Technologique SystemX, développe un système de perception pour pallier à cette problématique. Ce système s’appuie sur des capteurs, caméras et radars.

Ensuite, l’automatisme du train, va permettre de gérer les accélérations et les freinages. Cette conduite devrait permettre de diminuer la maintenance des trains et la consommation électrique. En effet, une conduite plus douce et automatisée va moins solliciter les freins et est moins énergivore.

Pour des raisons de sécurité, un agent restera à bord du train. Il aura pour rôle de prendre la main en cas de problème, mais aussi de s’occuper de l’ouverture et la fermeture des portes du TGV. Ainsi, la combinaison de l’automatisation avec un agent va permettre de faire passer un train toutes les 108 secondes au lieu de 180 secondes actuellement.

La SNCF doit donc mettre en place des nouvelles technologies très avancées qui vont gérer les aléas d’une circulation sur des rails en plein air (obstacles, intempéries…).

Pour finir, deux grands enjeux rentrent aussi en compte dans ce projet innovant. Le premier sont les cyberattaques. La SNCF doit se couvrir contre ces pirates car les conséquences peuvent être catastrophiques. Comme exemples, nous pouvons citer la cyberattaque Petrwrap qui a fait trembler le monde et des grands groupes français et internationaux en juin 2017 ou le virus WannaCry en mai 2017. La seconde est l’acceptation des voyageurs à emprunter un train qui n’a pas de conducteur. Malgré un personnel à bord, il faudra faire accepter aux voyageurs le fait de circuler à plus de 320 km/h sans conducteur, car aujourd’hui ces derniers semblent un peu réticents.

 

La SNCF a donc de nombreux défis à surmonter, qu’ils soient technologiques, réglementaires… Cependant, le TGV autonome représente une révolution dans le monde du transport et un atout économique inconsidérable.

La SNCF arrivera-t-elle à surmonter ces enjeux et à être la première société du monde à proposer un TGV autonome ?

 

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