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Voiture connectée : simple option ou véritable révolution ?

Un automobiliste passe en moyenne 80 minutes par jour dans sa voiture. Devant ce constat, le tableau de bord d’une voiture devient donc l’écran le plus regardé après la TV, le PC et le smartphone. Aujourd’hui, parmi ces quatre écrans, celui de la voiture est le seul à la traîne en matière de connectivité. La « voiture connectée » a su se faire attendre, mais est d’ores et déjà sur les starting-blocks des Salons de l’Automobile 2014, prête à reprendre la pôle position. Petit tour du/des propriétaire(s) pour comprendre ce qu’est une voiture connectée, savoir à qui profitent ces innovations et qui les exploitera.

Qu’est-ce qu’une voiture connectée ?

Il s’agit d’une voiture équipée d’un système de communication sans fil, basé sur les technologies 3G et 4G, conférant à celle-ci la possibilité d’envoyer et de recevoir des données avec d’autres appareils connectés. Ceci a pour but d’offrir une pléthore de services à son conducteur, ses passagers ou son propriétaire.

Afin d’intégrer une connectivité à l’habitacle, deux approches : soit le propriétaire offre son propre écosystème, soit il se base sur les fonctionnalités du téléphone mobile de l’usager. Première éventualité, la solution « embarquée », installée par le constructeur automobile. Celle-ci permet la mise à disposition d’un équipement et d’un système d’exploitation propriétaires, munis d’un panel d’applications gratuites et payantes via un Store. C’est par exemple le choix fait par Audi, avec « Audi Connect », installé sur 11% de ses voitures à la mi-2014, soit une augmentation de 96% par rapport à l’année 2012.

Agrémenté d’une carte SIM 4G, cette option à l’achat offre au conducteur une interface unique, qui vient récupérer via une simple connexion bluetooth de nombreuses données présentes dans un smartphone (Apple, Google, Blackberry, Microsoft).

La seconde solution est apportée par MirrorLink, technologie permettant la réplication de l’affichage des smartphones connectés en USB/Bluetooth sur le tableau de bord. Toutes les applications sont disponibles lors d’un usage « à l’arrêt du véhicule », alors que seule une faible minorité peut être lancée en conduite.

Présentation de Mirror Link au Mobile World Congress 2014 de Barcelone

Compatible avec la majorité des OS mobiles sur le marché, la marque à la pomme est tenace, non compatible avec MirrorLink, mais propose son équivalent, Apple CarPlay. Ce dernier ne propose néanmoins que la lecture de cartes, musiques, SMS, et la prise d’appels.

La voiture connectée au service des usagers

Derrière ce concept de voiture connectée, l’étendue des nouvelles fonctionnalités à bord est sans limite, ou presque. Reste à connaître les futurs partis pris des constructeurs et les moyens que ces derniers souhaiteront mettre en œuvre pour révolutionner l’usage du transport le plus utilisé au monde. Dans les services apportés à la conduite, outre l’information routière en temps réel déjà présente grâce à nos smartphones, c’est par exemple la mise à jour des itinéraires au cours du trajet en fonction du niveau d’essence restante couplé à la consommation moyenne de la voiture et à votre distributeur de carburant préféré.

Seul bémol à ce concentré d’innovation, l’arrivée du multimédia au sein de la voiture soulève une problématique majeure et vitale, celle de la sécurité au volant : vous l’aurez compris, de nombreuses applications ne peuvent être autorisées, car risquant d’amoindrir la vigilance du conducteur. L’engouement suscité par le développement d’applications pour smartphones a de fortes chances d’être contagieux, et de se reproduire dans le cadre des applications pour automobile. C’est pourquoi des équipes sont déjà en place pour contrôler et valider la sûreté de chacune des applications développées sur les stores.

Les entreprises attendent elles-aussi la voiture connectée

Les entreprises ont tout autant à y gagner, sur la gestion de leur parc automobile. En effet, les voitures connectées vont permettre une réduction des coûts d’exploitation, une communication en temps réel d’informations concernant le kilométrage exact des véhicules, les horaires d’utilisation, la géolocalisation en temps réel, et la transmission d’alertes techniques et de maintenance pour éviter les pannes. Frédéric Lassara, responsable de la division smart-car de PSA, envisage « une économie comprise entre 7% et 10% du Total Cost of Ownership [Coût total de possession, NDLR] ».

Qui sont les conducteurs du changement ?

Selon Idate, ce ne sont pas moins de 420 millions de voitures connectées qui sillonneront les routes du monde entier en 2018, soit presque dix fois plus qu’à fin 2013. Chiffre plus impressionnant encore, le montant des revenus associés au développement de ce nouveau mode de transport devrait augmenter de 19% par an, et ce jusqu’en 2025. De quoi intéresser une kyrielle d’acteurs, du constructeur du véhicule au fameux quatuor GAFA (Google, Apple, Facebook, Amazon). En effet, dès qu’un nouvel appareil devient connecté au réseau Internet, ce sont plusieurs centaines de millions de nouvelles données exploitables par les entreprises : vente de produits ciblés pour Amazon, géolocalisation pour Google et Apple, partage d’activités pour Facebook, sont quelques exemples d’usages de ces données. Publicité ciblée ravira les géants du webmarketing, vitesse moyenne et comportement du conducteur permettront aux compagnies d’assurance de gamifier leurs contrats, pour encourager et récompenser les conducteurs émérites.

Le marché des voitures connectées est en plein essor, et c’est un véritable écosystème qui se met en place à vitesse grand V. Si la voiture connectée est encore considérée comme un gadget, les avancées en termes de fonctionnalités à bord vont rapidement faire basculer les a priori et instaurer un véritable nouveau moyen de transport. Incompatible avec la voiture autonome pour des raisons de sécurité, la voiture connectée n’est-elle qu’une étape transitoire avant celle-ci, ou prend-elle une longueur d’avance sur sa future concurrente ? A suivre…

 

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Raphael2CROISOEUIL

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