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Lutte contre la fraude : les transports en ordre de bataille

Vous les avez probablement vues si vous avez pris le métro ces dernières semaines : des affiches présentant un voyageur des transports en commun, tenté par un mauvais génie de frauder en s’inventant des excuses. « Ta carte d’identité ? Bah dis que tu ne l’as pas », susurre un vilain monstre vert à l’oreille d’une jeune femme.

Une campagne légèrement décalée, mais qui s’attaque à un vrai problème : la fraude dans les transports.

366 millions d’euros par an de manque à gagner

Campagne de sensibilisation anti-fraude Crédit image : ratp.fr
Campagne de sensibilisation anti-fraude
Crédit image : ratp.fr

La fraude dans les transports n’est pas un fléau nouveau. Cependant, en temps de restrictions budgétaires, il devient d’autant plus important de faire la chasse aux fraudeurs. En effet, la fraude dans les transports en commun coûte chaque année environ 366 millions d’euros de manque à gagner au STIF, et donc à la Région Île-de-France, à la RATP et la SNCF. La Cour des Comptes évaluait ainsi au début de l’année que le pourcentage de fraudeurs atteignait 14,2% dans le tramway, des chiffres qu’elle estime elle-même sous-évalués.

Un taux de recouvrement dérisoire

Des contrôles existent bien sûr déjà, pour sanctionner les fraudeurs. Cependant, le même rapport de la Cour des Comptes a mis en lumière le manque d’efficacité du recouvrement des amendes. En effet, 60% des amendes ne sont pas payées. Pire, lorsqu’un procès-verbal est dressé, le taux de recouvrement des amendes ne dépasse pas 14%, car les fraudeurs attrapés fournissent souvent de fausses identités, impossibles à vérifier pour les agents.

Plusieurs leviers de lutte contre la fraude

La lutte contre la fraude s’organise donc en plusieurs axes. D’une part, il s’agit de limiter le nombre de fraudeurs. Pour cela, des solutions dissuasives sont mises en place. La SNCF compte installer de nouveaux portiques de sécurité, pour un coût de 42 millions d’euros, entre 2016 et 2019. Les « mutuelles » de fraudeurs, qui permettaient de mutualiser les amendes en échange d’une cotisation mensuelle, sont interdites et fortement punies par la loi.

Des dispositifs légaux ont également été mis en place en mars dernier afin de mieux identifier les fraudeurs et de mieux équiper les agents chargés du contrôle des billets. Le recouvrement s’en trouverait facilité. Ainsi, la détention d’une pièce d’identité est désormais obligatoire et sa présentation peut être exigée par les agents. La déclaration d’une fausse identité ou de fausses coordonnées est également désormais punie par la loi.

La campagne de sensibilisation en cours battra son plein jusqu’au 4 octobre. Pour les premiers résultats, il faudra tout de même attendre quelques mois, afin d’observer si une tendance à la baisse s’initie. Rendez-vous l’année prochaine !

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