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Le vehicle-to-vehicle deviendra-t-il obligatoire ?

En janvier dernier, la NHTSA (National Highway Traffic Safety Administration) a proposé de rendre obligatoire l’installation du système vehicle-to-vehicle (V2V)sur toutes les nouvelles voitures circulant aux Etats-Unis d’ici à 2023. L’administration insiste sur les accidents qui pourraient être évités grâce à cette technologie en expérimentation depuis plusieurs années par les constructeurs automobiles. A l’aune des bouleversements actuels de l’industrie avec le développement de la voiture autonome, que vaut le V2V ? Technologie complémentaire ou redondante ?

Le V2V, kesako ?

Le vehicle-to-vehicle est une technologie qui permet aux véhicules de communiquer entre eux. Les informations qui sont partagées sont variées : statut des freins, vitesse, position relative, positionnement du guidon etc. Toutes ces données peuvent être transmises sur un rayon d’une centaine de mètres.

La technologie permet donc de développer une véritable vision en profondeur de champs. Une voiture bénéficiant de cette technologie est capable de connaître son environnement et d’anticiper l’évolution de celui-ci. Elle peut donc identifier les dangers et en prévenir le conducteur à l’avance. Dans une hypothèse d’interconnectivité, les piétons et cyclistes pourraient même être intégrés à ce dispositif grâce à leur smartphone. Etant donné le rayon d’action de la technologie, le temps d’anticipation d’un danger pourrait être d’environ dix secondes à grande vitesse. Pourquoi ne pas également imaginer une synchronisation entre véhicule et feu rouge ?

Quel avenir pour le vehicle-to-vehicle ?

Le V2V fait l’objet de plusieurs études et expérimentations depuis plusieurs années. En 2012, la ville d’Ann Arbor, dans le Michigan, a fait l’objet d’un pré-déploiement de véhicules équipés de cette technologie. A cette occasion, une amélioration de la sécurité routière a été constatée et l’interopérabilité du standard de communication utilisé a été confirmée. La NHTSA a jugé en 2014 que le V2V était prêt pour un développement à grande échelle. Presque trois ans après, la technologie reste pourtant au stade de projet.

C’est pourquoi le NHTSA a formulé la proposition de rendre obligatoire l’installation du système sur toutes les nouvelles voitures ; en effet, il n’existe pas de profit particulier pour les early adopters. Le bénéfice de la technologie n’intervient qu’après avoir dépassé un certain seuil d’utilisateurs. L’obligation d’être équipé permettrait d’atteindre plus vite ce seuil.

Cette proposition intervient alors que les expérimentations autour de la voiture autonome sont de plus en plus nombreuses. Les fournisseurs d’accès à internet, qui convoitent la bande-passante des ondes permettant les échanges entre les voitures, argumentent que l’avènement de la voiture autonome rendra le V2V obsolète. En effet, avec l’actuel rythme de remplacement des voitures aux Etats-Unis, tout le parc automobile ne sera pas renouvelé avant vingt ans, ce qui signifie que les voitures ne seront pas toutes équipées de V2V d’ici là. De quoi laisser du temps à la voiture autonome pour se développer ! Au contraire, les constructeurs considèrent que les deux technologies seront complémentaires, car elles permettront d’améliorer l’anticipation des risques par la voiture.

Dans tous les cas, la proposition de la NHTSA montre qu’elle privilégie la seconde hypothèse. Deux grandes étapes sont envisagées : tout d’abord, une première génération de voitures permettra uniquement à celles-ci de prévenir le conducteur en cas de danger. Dans un deuxième temps, la voiture aura elle-même la possibilité d’effectuer une manœuvre afin d’éviter un accident.

La technologie V2V est en pleine expansion, et ce même si aucune loi n’a pour le moment été votée pour la rendre obligatoire. Les constructeurs automobiles se mettent déjà en ordre de bataille sur certains modèles ; ainsi, General Motors a installé le vehicle-to-vehicle sur ses Cadillac.

En Europe, le sujet est également à l’étude depuis 2010. L’Union Européenne travaille notamment à dégager des standards communs permettant l’intercommunication entre les véhicules.

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