TransportShaker

Le blog Transport des consultants de Wavestone

Le retour sur expérience de deux affaires qui roulent : le vélo à borne et le free floating

10 millions, c’est le nombre de bicyclettes partagées qui fleurissent mondialement dans les grandes métropoles. Vélos accrochés aux bornes ou sans attache, Obike, Mobike ou Gobee.bike,… Le marché du vélo en libre-service (VLS) est bien divisé en deux concepts : les vélos accrochés qui « moutonnent » aux bornes, et les vélos sans borne en free floating qui « papillonnent » dans les villes. Ces deux concepts sont opposés en termes d’enjeux, de moyens, de contraintes, et composent pour poursuivre leur développement.

Plus largement, le marché du transport urbain de voyageurs est organisé autour du bus, métro, tramway, et autres moyens de transport en commun tels que le funiculaire et le téléphérique. Ces quatre catégories jouent une concurrence intra sectorielle. Elles sont soumises à une concurrence élargie avec les substituts potentiels que sont les modes de transport classiques (comme la voiture particulière et le taxi) et les modes de transport alternatifs. Ces derniers sont l’autopartage, la bicyclette, le VTC, et le vélo en libre-service.

Les collectivités ont des modèles de transport distincts

A Paris : une concurrence accrue

On distingue le service public à borne avec Vélib’, en place depuis 2007, et le service privé sans borne avec oBike venu de Singapour (vélos gris – jaunes), Mobi-Bike venu de Chine (vélos oranges et argentés), Ofo venu de Chine également (vélos jaunes), Donkey Republic venu du Danemark (vélos noirs) et GoBee Bike venu de Hong Kong (vélos verts). GoBee Bike est le premier à proposer en France les vélos en free floating mais victimes des détériorations répétées, l’entreprise s’est vue contrainte de se retirer du marché début 2018.

Lors de l’arrivée de la concurrence, Vélib’ n’a fait que peu de vagues. L’idée de la ville de Paris de taxer les nouveaux arrivants s’est révélée inappropriée. En effet, le Vélib’ coûte 30 millions d’euros de subvention annuelle avec 63% à charge du contribuable… Et a donc finalement supprimé 30% de ses stationnements pour laisser de la place aux nouveaux arrivants en 2017.

En Chine : des leaders présents mondialement

Mobike partage 90% du marché chinois avec Ofo, et occupe une place prépondérante sur le marché mondial en assurant sa présence dans un quinzaine de pays, 200 villes, avec pas moins de 30 millions de trajets quotidiens et 200 millions d’utilisateurs. Des chiffres impressionnants quand on pense que ses premiers vélos ont été mis en circulation à Shangaï il y a seulement 2 ans.

Le marché du vélo partagé attire les plus grandes entreprises chinoises, par son potentiel de croissance et de développement. On l’observe par les investissements réalisés dans le secteur : Alibaba (facilitateur d’échanges entre entreprises), Tencent (vendeur de services internet et mobiles), Didi Chuxing (le Uber chinois), Foxconn (fabriquant de produits électroniques), ont pris des participations auprès de Mobike et Ofo. L’un des avantages pour ces deux leaders est bien l’accroissement de leur possibilité de développement, laissant une place minime aux nouveaux entrants qui finissent par quitter le marché.

A Amsterdam et Copenhague : deux villes culturellement cyclistes

En 2017, les vélos en free floating oBike sont arrivés à Amsterdam, envahissant la ville et les parkings à vélo. La collectivité a alors souhaité interdire le vélo papillon asiatique pour mettre fin à ce débordement. Finalement, aujourd’hui 4 services de free floating circulent dans la ville : Donkey Republic, oBike, Flickbike et OV-fiets.

Pour Copenhague, avec 350 km de piste cyclable, 40 km de pistes vertes, une autoroute pour vélos et de nombreux parkings, la capitale danoise se classe dans l’une des premières « villes cyclo-friendly » d’Europe. En 2013, Copenhague a décidé de substituer le remplacement des VLS par la rénovation des pistes cyclables.

Depuis 2014, Bycyklen (littéralement, « La ville du vélo ») est le système de vélo électrique urbain en libre-service. Chaque vélo est équipé d’une tablette-gps permettant de payer le service, de se faire guider, de consulter les destinations touristiques, … et est reliée à une application smartphone.

 

Des enjeux multiples pour le vélo en libre-service

Retour sur expérience des vélos en libre-service

Les solutions apportées

 

Sources

Les Echos Start : « Ces start-up qui inventent les vélos de demain » (2018)

Les Echos : « Le géant du vélo-partage Mobike racheté par Meituan » (2018)

La Tribune : « Vélos en libre-service : la lutte pour survivre » (2018)

20 minutes : « Paris : Vélos en libre-service en roue libre depuis 4 mois, Smovengo dévoile son dispositif d’urgence »

Le Monde : « Deux villes s’apprêtent à renoncer aux vélos en libre-service » (2014)

https://api-site.paris.fr/images/86948

Jeff Towson : « How hype and green are ruining Chinese bike sharing” (2017)

Transport review : « Bikeshare : A review of Recent Literature” (2015)

Mairie de Paris : Rapport « Audit de contrat Vélib » (2016)

Etude Xerfi : Le Transport Urbain de Voyageurs (2016)

TransportShaker : « Autopartage en FreeFloating » (2018) ; « Après GobeeBike côté vélo, découvrez Lime Lime côté trotinette »

 

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